Les bases de l’enseignement

christine Jeandroz - Silence - métronome connecté et silencieux

Il y a tant de façon d’envisager l’enseignement, dans tous les domaines !

Témoignage de Christine Jeandroz, fondatrice de Silence

Que ce soit dans l’enseignement de la musique, l’enseignement du sport, l’enseignement de la danse, l’enseignement des maths, etc.

Au fur et à mesure des années, j’ai pu réaliser à quel point j’étais en décalage total dans ma façon d’enseigner avec ce que je voyais autour de moi.

À l’école, déjà, c’est frappant : tous les enfants, dès l’école primaire, doivent faire des dictées. Au lieu de partir de 0 puisqu’ils n’ont encore rien écrit, et gagner des points chaque fois qu’ils réussissent à bien orthographier un mot ou à bien conjuguer un verbe, c’est le contraire : ils partent de 20 en quelque sorte et, à chaque erreur (appelée faute, qui plus est !) ils perdent entre ½ point et 2 points.

Ce qui fait qu’avec une douzaine d’erreurs, ils peuvent avoir 0, alors que certains mots ont été compris et très bien écrits, certains verbes bien conjugués, même s’il reste une imperfection d’orthographe. Et surtout, alors même qu’ils ont fait de leur mieux. Qu’ils ont fait l’effort d’essayer. Finalement, avec une douzaine d’erreurs, un enfant peut très bien récolter la même note que celui qui n’a pas essayé, qui n’a rien fait : 0.

Je trouve cela très injuste. C’est parfois humiliant, même, pour certains enfants très sensibles et qui ont vraiment fait de leur mieux.

Au collège, puis au lycée, dans les écoles de musique, dans les conservatoires, le même schéma d’enseignement apparaît. Une très grande partie des professeurs mettent l’accent sur ce qui ne va pas, commencent les commentaires par les critiques négatives, qui sont certes utiles, mais qui pourraient être énoncées en second lieu.

Au lieu d’encourager les élèves lorsqu’ils réussissent quelque chose ou même, les encourager lorsqu’ils n’ont pas réussi mais ont fait tout leur possible pour y arriver, et ont peut-être montré qu’ils avaient écouté, compris, et qu’il leur manque encore de l’entraînement pour réussir. Ce qui est tellement naturel lorsqu’on apprend !

De mon côté, comme, heureusement, dans certaines classes, c’est l’inverse. Je guide et j’encourage en permanence mes élèves de piano, ou d’autres instrumentistes que je fais travailler en tant que coach musicale : bien entendu, ce n’est jamais parfait, mais je les félicite toujours pour tout ce qu’ils ont réussi, et aussi pour ce qui ne l’est pas mais où je peux voir que la compréhension est là.

Que l’idée directrice est en place. Il leur reste à améliorer les détails, et nous sommes là pour ça. Leur donner confiance, dans le calme.