Jouer en mesure : 4 manières de gérer le tempo

jouer en mesure

Jouer en mesure, c’est quoi ?

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C’est respecter les signes que le compositeur a notés sur du papier musique.

Il a indiqué :

  • des notes, donc des hauteurs de son
  • des rythmes, donc des durées
  • des nuances, donc des volumes sonores ou des intentions musicales
  • des tempi (pluriel de tempo) donc des vitesses générales
  • et beaucoup d’autres détails, comme les accents, les articulations, etc

#1 Parlons du tempo

Le compositeur indique sur la partition, par exemple : noire = 60.

Cela signifie qu’il y aura 60 noires par minute, C’est-à-dire que la pulsation, ce battement qui se ressent lorsqu’on écoute la musique, est à la même vitesse que les secondes. C’est une vitesse de référence, qu’il n’est pas nécessaire de conserver tout au long du morceau.

#2 C’est juste une indication.

Avant l’invention du métronome mécanique, en 1812, les indications de tempo n’étaient pas métronomiques, mais exprimées avec des termes comme Largo, Allegro, Presto, etc.

C’était beaucoup plus flou, mais à la fois plus musical et plus juste, puisque, pour le même morceau, le tempo ne peut pas être le même selon la salle dans laquelle les musiciens se trouvent.

#3 Il faut laisser le temps au son de vibrer, de se développer

Dans la musique de variété, de rock, la chanson, il y a souvent de la batterie, et la pulsation est assez facile à capter et à suivre lorsqu’on écoute. On peut avoir l’impression que le batteur joue de façon ultra-régulière, alors que ce n’est pas toujours le cas.

Si vous tentez l’expérience de caler un métronome au début d’un titre avec de grands batteurs tels que Manu Katché, par exemple dans Sledgehammer de Peter Gabriel, sur l’album So, vous serez surpris de voir que le tempo change en permanence, même si c’est évidemment très subtil.

La pulsation est somme toute assez fluide, souple, vivante. Le titre commence à 95 BPM (Battements par Minute). Au cours du morceau, le tempo passe de 95 à parfois 98 BPM, en passant par 96, 97.

Qu’est-ce que cela montre ? Que les musiciens ne jouent pas « au clic« , c’est-à-dire qu’ils n’ont pas un métronome collé dans l’oreille.Peut-on dire qu’ils ne jouent pas en mesure ? Bien sûr que non.

Le tempo d’une musique, c’est sa force vitale, et il est bon qu’elle soit dynamique.

Jouer en mesure, c’est respecter les intentions du compositeur. Mais le musicien n’est pas une machine. Jouer avec liberté n’est pas une erreur, c’est un devoir.

Christine Jeandroz, fondatrice

#4 Faut-il caler toutes les notes par rapport au métronome ?

Dans le chapitre précédent, nous avons parlé du tempo, c’est-à-dire la vitesse des pulsations.

Maintenant, parlons des phrases musicales dans des pièces plus mélodiques. Faut-il que les notes écrites sur les temps soient toutes jouées exactement sur la pulsation ?

La réponse est multiple :

Oui, pour des compositions telles que la Toccata pour piano de Khachaturian. C’est une composition dans laquelle le rythme est prépondérant et il est important d’avoir une exactitude rythmique, même si le tempo, lui, peut varier au cours de la partition.

Non, pour des compositions dans lesquelles c’est l’expression qui domine.

Par exemple, le 1er impromptu de Schubert pour piano. Bien que le tempo soit, de préférence, stable, les phrases gagnent en expression musicale si le pianiste ne joue pas chaque note exactement sur la pulsation. Sinon le jeu sera trop mécanique et froid.

Tout l’intérêt du métronome Silence, dans ce travail d’interprétation, est de pouvoir garder un tempo stable tout en restant libre de prolonger une note, d’avancer sur quelques pulsations, de respirer un peu plus ou un peu moins.

Résultat : vous pouvez jouer sans jamais être gêné par un signal sonore parfaitement régulier et incommodant.

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